Azaïs et Molet, lauréats de la première édition du Prix Martine Damas

Villefranche de Roeurgue 2018 Terres Sigillées
Villefranche de Roeurgue 2018 Terres Sigillées

 

La Biennale de Céramique de Villefranche de Rouergue a été créée en 2014 par un groupe de potiers de la région. La Biennale comporte de nombreuses manifestions dont un marché de potiers sur la place de la bastide et une exposition thématique sous une halle fermée, présentant des participants invités. En 2014, le thème portait sur les cuissons "Anagama". En 2016, "Terres et Toiles" s'adressait à des artistes pratiquant à la fois la céramique et le dessin. Cette année, il s'agissait des "Terres Sigillées". 

 

 

 

 

Cette année était marquée par la création d'un prix initiée par les organisateurs. Il s'agit de sélectionner une ou plusieurs œuvres, qui sont acquises par l’association organisatrice. L'objectif est de constituer progressivement une collection de céramiques contemporaines. Cette collection ayant vocation à être exposée dans des musées publics, le musée municipal Urbain Cabrol, en particulier, si celui-ci manifeste une volonté durable d'exposer la création céramique. 

Ce prix présente l'originalité d'être financé par l'appel aux dons des particuliers à travers un crowfounding et par les moyens de l'association provenant des subventions des collectivités. L'équipe organisatrice a d'abord utilisé la personnalité juridique de l'association des potiers de l'Aveyron, Téranga. Elle vient de créer sa propre association sous le nom d'Archipot. 


Il a été décidé de placer ce prix sous l'égide de Martine Damas, artiste exceptionnelle, décédée en 2010, qui vivait à proximité de Villefranche, à Villeneuve d'Aveyron et qui avait aussi participé à l'organisation d'événements artistiques locaux en tant que présidente d'Art en Chartreuse. 

Cette exposition présentait un beau panorama avec le fait remarquable d'être  la première exposition exclusivement consacrée à la Sigillée et  rassemblant un aussi grand nombre d'exposants. 

Elle regroupait 13 exposants de quatre nationalités différentes. 

D'abord deux céramistes qui ayant toujours pratiqué la Sigillée, quoique de façon différente, sont devenus des références, Jean-Paul Azaïs  venu de ses Pyrénées et le belge Tjok Dessauvage. 

 
Ensuite, un groupe de céramistes de la même génération,venus à la Sigillée,  il y a une quinzaine d'année, la Suisse, Suzy Balkert, un couple espagnol  Ricardo Campos et Rosa Rosell, un  couple français Philippe Buraud  et Jacqueline Hoerter et Dalloun de La Borne ,

Six jeunes, dont Lauriane Firoben, Alexandra Courty, Maxime Defer, Mathieu Casseau, Allan Desquins, nés entre 1977 et 1979, qui ont choisi à la Sigillée d'emblée et Laetitia Pineda, leur contemporaine, qui tout en ne pratiquant pas exclusivement la Sigillée, présentait quelques unes de ses recherches dans ce domaine.

Il faut aussi souligner la présence de Miguel Molet, Espagnol, jusque là peu connu en France, venu de Huesca près de Lérida,d' une génération intermédiaire, dont le stand et surtout les œuvres ont beaucoup impressionné les visiteurs.

De ces travaux, se dégageait une grande diversité témoignant des possibilités offertes par la Sigillée, éclatant résultat  du à la dynamique actuelle de cette pratique, mais aussi à la sélection opérée par les organisateurs. Les œuvres issues de la Sigillée, sont sensibles, douces, émouvantes, caressantes. Tactiles, on a envie de les toucher. La finesse des argiles est vibrante. Or cette matière permet aussi l'élaboration de constructions sculpturales.  De plus l’exposition a bénéficié, constamment, d'une très belle lumière . De merveilleuses images se sont gravées dans nos mémoires. 

Chaque exposant possède sa propre palette. Il n'y avait aucun risque de confusion. Et surtout, chacun avait son répertoire de formes. 

Jean-Paul Azaïs Nid 2013
Jean-Paul Azaïs Nid 2013
Miguel Molet Anatomie de la Forme 2017
Miguel Molet Anatomie de la Forme 2017

Le Prix Martine Damas a été attribué à deux œuvres ex-aequo :

Un Nid de Jean-Paul Azaïs oeuvre emblématique de ses recherches de formes inspirées par la nature mais recréées et stylisées par lui. La réalisation est parfaite. Au toucher, on ne descelle aucune irrégularité. C'est une fine peau. Le traitement de la surface et la cuisson ont fait apparaître un délicat dégradé de rouges; 

Une Anatomie de la Forme de ]Miguel Molet. Il s'agit d'une sorte d'anneau de Möbius. Le travail de Miguel Molet était le plus original de l'exposition. Il ne présentait que ses rubans excluant toute référence au contenant. Pour la plupart des visiteurs y compris les amateurs de céramique, ce fut une découverte. Ce qui a retenu l'attention du jury, c'est le mouvement et la dynamique de l’œuvre. Ajoutons qu'elle nécessite une maîtrise technique très poussée pour garder au modelage et la cuisson cette forme aérienne. 

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