Daphne Corregan Gilles Suffren à Aix-en-Provence

Une exposition à portée rétrospective

Daphne Corregan et Gilles Suffren

Révéler la terre, histoires de céramiques

au musée du Vieil Aix à Aix-en-Provence

en partenariat avec les étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Limoges, l’association Tuilerie Bossy-Métiers d'Art et l'atelier Buffile

du 17 juin au  17 septembre 2023

Cette exposition présente plusieurs marques d'intérêt. Elle rassemble des œuvres dont la création est étalée sur une trentaine d'années, ce qui permet de se faire une idée de la cohérence de chacun des artistes et de leur évolution. Il ne s'agit à proprement parler d'une rétrospective mais elle porte une large vision temporelle. Elle réunit un grand nombre d’œuvres qui montrent la force et la maturité de chacun. Daphne Corregan dialogue avec l'histoire de l'art, l'architecture et le corps humain. Gilles Suffren est un sculpteur de l'espace qui joue de l'opposition des matériaux, la céramique et le fer. Ils partagent sans doute une aspiration aux constructions, à la rigueur des formes. Jean-Charles Hameau a titré le texte, passionnant, qu'il leur consacre dans le catalogue, "Liaisons souterraines". Il faut prendre le temps de méditer la justesse de ce trait.

La ville et le musée qui accueillent cette exposition lui conférent une dimension historique et un grand charme. Le lieu, au centre d'Aix-en-Provence n'est pas facile d'accès, mais les richesses de la ville méritent qu'on prenne le temps du déplacement.  

"Entretenant une histoire singulière avec la céramique provençale, le Musée du Vieil Aix et la Tuilerie Bossy-Métiers d’art (Gardanne) se sont associés pour mettre à l’honneur la création contemporaine dans une exposition commune. Les deux sites s’inscrivent en complémentarité pour aborder la vitalité de la création céramique, la transmission du savoir-faire et l’inscription des œuvres dans la durée par son exposition au musée. Daphne Corregan et Gilles Suffren sont les figures de proue de ce projet : leur riche carrière de quarante ans fait l’objet d’une rétrospective-carte blanche au musée tandis que leur héritage laissé à l’histoire de la céramique, leurs expérimentations et inspirations sont interrogés à la Tuilerie. Cet autre volet de l’exposition prend la forme d’un dialogue avec les œuvres des jeunes céramistes en formation à l’École nationale d’art et de design de Limoges (ENSAD), qui leur rendent hommage.

Il s’agit de la première exposition d’une telle ampleur dans un musée français pour ces deux artistes de renommée internationale, avec une centaine d’oeuvres qui investissent exceptionnellement la presque totalité de l’hôtel Estienne de Saint-Jean (Musée du Vieil Aix). De son côté, l’association « Tuilerie Bossy – Métiers d’Art » s’intéresse au processus de fabrication, non seulement par le travail collaboratif avec l’ENSAD, mais aussi par un ambitieux cycle de conférences, tables rondes au début de l’évènement, puis par des visites d’ateliers et rencontres d’artistes/artisans d’art. Ce sont autant d’échanges, à destination du public professionnel et amateur, qui aborderont la question du défi que représente la transmission du geste, fugace et éphémère par nature. Tuilerie du XIXe siècle, devenu lieu de cohabitations d’artisans d’art (horloger, tapissier, bijoutier, maroquinier, peintre, créateur floral, …), celle-ci fera le pont entre l’acte créatif mettant le geste à l’œuvre et la pérennisation d’un s’avoir-faire, précieux et rare." texte musée du Vieil Aix