Elmar Trenkwalder galerie Bernard Jordan

 

Elmar Trenkwalder est un artiste autrichien, né en 1959, très présent sur la scène française. Il a effectué une résidence à la manufacture de Sèvres,bénéficié d'une exposition en 2012 au musée Eugène Leroy de Tourcoing et dans plusieurs musées allemands.

A l'occasion de l'exposition Les Flammes, la revue Artpress lui a consacré un long article.

Il figure dans les plus grandes collections, notamment celle d'Antoine de Galbert. Celui a donné au Centre Pompidou, en 2018, un ensemble monumental qui a été exposé dans le hall d'accueil du musée pendant plusieurs mois.

La galerie Bernard Jordan l'expose depuis 20 ans. Elle lui consacre la première exposition de son nouvel espace 12 rue Guénégaud Paris 6e. A voir jusqu'au 26 février

 

 

 

 

 

 

 

Voilà plus de trente ans qu’ElmarTrenkwalder explore les vicissitudes du grès émaillé. Il a bâti des façades, des colonnes et des fenêtres, des temples faits d’empilements aux formes architecturales et organiques ; toutes — érections glacées — présentent cette voluptueuse tension caractéristique de l’artiste.

La présente exposition permet d’en reconnaître le cheminement. En effet, un groupe d’œuvres récentes est mis en rapport avec un important relief de 1992. Ce dernier, constitué de 30 éléments de couleur ivoire, se singularise par l’apparente rigueur des ordresfantasmagoriques qu’il associe. Constitué de trois arches monumentales,creusées d’entablements, de frises et de pilastres, et surmontées de deux mascarons joufflus qu’entoure un réseau d’ornements serpentins, ce relief offre un puissant contraste entre la frontalité de sa présence et les multiples perspectives que suggèrent en lui les imbrications d’ouvertures qui le composent.De parsa couleur et sa construction, cette œuvre déploie le sentiment d’une austère complication ; on y voit volontiers la ruine fantomatique d’un théâtre que l’esprit veut habiter de formes brûlantes à la voix blanche et immobile. De là, peut-être, vient la sensation lancinante de grandeur que l’on ressent face à lui.

C’est dans la lumière de ce décor opalin que se meuvent deux colonnes qu’un léger déséquilibre dans leur construction met en mouvement. L’une semble animale, l’autre végétale ; elles éclosent et naissent, à la fois sous nos yeux et sous le regard figé de trois cadres ornés de lourdes paupières lippues et mécaniques. Comme retenu, l’ensemble semble suspendu : le passé regarde le présent, l’histoire enfle de se contenir.

Dans ce face-à-face, tout ce qui fourmille dans l’œuvre d’ElmarTrenkwalder, tout ce qui s’élance et tout ce qui respire, tout ce qui retient son cri de muse endormie et tout ce qui se joue dans l’attente des minutes qui passent, se voitconvoqué. En cela, cette exposition, qui inaugure le nouvel espace de la Galerie Bernard Jordan sur la rive gauche de Paris, permet de prendre la mesure de la grandeur de l’artiste."

Benoît Blanchard

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