L’art est une fête !
Sous le titre, « l’art est une fête ! », le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris consacre une exposition rétrospective au peintre CoBrA, Karel Appel, né en 1921 à Amsterdam, mort en 2006 à Zurich et enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Cette exposition se tient à l’occasion d’une donation exceptionnelle de vingt et une peintures et sculptures de la Karel Appel Foundation, voulue par sa veuve Harriet Appel.
Paris a beaucoup compté dans la vie d’Appel. Le groupe CoBrA a été créé à Paris, le 8 novembre 1948, au café Notre Dame. Karel Appel y vécut une partie de sa vie notamment de 1952 à 1957 et y vint souvent. En 1952, le grand critique d’art, découvreur de nouveaux talents, Michel Tapié l’expose dans son exposition manifeste « Un art autre ».
Karel Appel s’est adonné à la céramique durant une brève période. C’est un artiste qui a travaillé de nombreux matériaux. L’épisode céramique se situe durant l’été 1954. Appel répond à l’invitation de Jorn uui lui propose de venir à une sorte de résidence d’artistes à Albisola.
L’exposition de Paris ne présente que 3 sculptures céramiques, deux des plaques exposées à Ceramix et une tête prêtée par la fondation Karel Appel. C’est dommage. Il faut se reporter à l’ouvrage d’Ursula Lehmann-Brockhaus pour avoir une vision plus large de l’œuvre céramique d’Appel et comprendre l’événement de l’été 1954. Le livre reproduit une quarantaine de sculptures d’Appel que l’on regrette de ne pas voir.
L’ouvrage d’Ursula Lehman-Brockhaus, historienne d’art allemande vivant en Italie, intitulé « Albisola Sommer 1954 » (été 1954) fait référence à la rencontre la rencontre internationale de la Céramique, organisée par Asger Jorn à Albisola en 1954. Durant l'été 1954 Jorn invite certains de ses amis artistes à venir expérimenter la céramique avec lui, dans la « Fabbrica Giuseppe Mazzetti » à Albisola. Sont présents Karel Appel et Corneille, membres du groupe CoBrA, les deux amis Enrico Baj et Sergio Dangelo peintres, que Jorn avait rencontrés en Italie et qui faisaient partie du Mouvement nucléaire. Il y avait aussi Roberto Matta, qui à l'époque vivait à Rome et que l'artiste danois avait rencontré à Paris avant la guerre. La rencontre est quelque chose d'unique en son genre. Les artistes créent, en quelques semaines, des travaux remarquables à la fois en quantité et en qualité. Tullio Mazzetti, alias Tullio d'Albisola,qui travaillait aussi avec Lucio Fontana invite les participants à répertorier les œuvres L’ouvrage présente iplus d'une centaine d'œuvres, créées à ce moment-là, dont près de la moitié était encore jusqu'à ce jour inconnue.
L’ouvrage est en allemand. Son accès reste donc difficile pour le public français. Si des lecteurs peuvent nous fournir des informations ou même traduire tout ou partie des textes, qu’ils prennent contact avec nous. Nous les en remercions d’avance.
Références complètes : « Incontro internazionale della ceramica » Albisola 1954, Appel, Baj,Corneille, Dangelo, Jorn, Matta in Werksattt Mazzopi Giuseppe. Ursula Lehmann-Brockhaus ; Campisano Editore 2013
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