Le Tarn en céramiques

Ces quatre expositions et les deux tomes de l’ouvrage qui les accompagnent constituent un bilan passionnant de plus de 15 ans de recherches menées par le GRECAM. Le Groupement de Recherche en Ethnographie et Céramologie an Aquitaine et Midi Toulousain (GRECAM) a été crée en 1998. Il associe des chercheurs et des amateurs bénévoles et parmi ceux ci des collectionneurs passionnés. Les recherches sur la céramique du Tarn ont commencé en 1999-2000 à la suite de plusieurs mémoires d’étudiantes sur le centre potier de Giroussens.

Les recherches ont porté sur la période allant du 16e au 20e siècle. Elles apportent des données nouvelles sur l’histoire de la céramique dans ce département qui a compté de nombreux sites de production. Cet état des lieux permet de distinguer et de situer dans le temps et dans l’espace, les différents types de poterie que l’on retrouve dans les collections et sur les marchés, telles que les terres vernissées, au décor jaune et vert, les productions de montre au décor raffiné typique, fabriquées à Giroussens aux 17e et 18e siècles qu’il ne faut pas confondre, comme le font trop souvent les marchands, avec la poterie utilitaire au vernis marron de type Albisola abondante de la fin du 18e au 20e siècle, ou la production d’ateliers comme la fabrique Defos à Albi qui ne ferme qu’en 1963.

Le premier tome de la publication (365 pages, édition de la Grésale n°5) présente la production: techniques, formes et décors, le deuxième tome ( 235 pages, Société des Sciences Arts et Belles-Lettres du Tarn ) traite des sites et des hommes.

Les expositions sont de bonne qualité. Leur visite est un plaisir. Elles présentent de belles pièces et des ensembles provenant de collections privées sans doute jamais exposés, comme la collection Defos à Albi ou les pièces provenant de la collection de Martine et Michel Houdet, en outre, directeurs de la publication Il faut aussi signaler les mortiers à Gaillac et surtout la collection exceptionnelle de Giroussens, rassemblée au musée de Rabastens par Guy de Toulza. Les panneaux sont pédagogiques, agréables à lire, clairs et illustrés.

Il est vraiment dommage que cette exposition soit éclatée en quatre lieux, qui, en outre, n’ont pas harmonisés leurs horaires d’ouverture. Elle aurait mérité une présentation globale dans un grand musée et une médiatisation à la hauteur de travail réalisé par ces amis de la céramique dont beaucoup sont des bénévoles. Peut-on espérer qu’une initiative voit le jour en ce sens ?