Soutenez le nouveau projet de livre d'Emmanuel Alexia

Dans son nouveau lieu de vie, Emmanuel Alexia a employé le printemps et le début de l'été à la construction d'un four auquel il a donné un nom "l'Oiseau-feu". Il souhaite partager cette expérience "poétique" sous la forme d'un livre.

L'oiseau-feu ou le livre des discrètes métamorphoses

 

Emmanuel Alexia présente son projet :
 
"l'Oiseau-feu ou le livre des discrètes métamorphoses est le récit de l'aventure d'une double création. Celle d'un four tout en argile, façonné à la main à partir d'argile récoltée sur mon lieu de vie et celle d'une série de bols rouges: les Kanreki chawans. Sous la forme d'un journal ponctué d'événements, de réflexions et de poèmes, je décris en détail les lentes et souvent discrètes métamorphoses du processus créatif qui aboutit à la réalisation d'un bol. Ce livre sera illustré de photographies en noir et blanc et en couleurs montrant mon environnement, la construction du four et les chawans créés pour l'exposition."
 
Il sollicite l'aide de tous les amis de la céramique, de la nature et de la poésie, pour mener à bien cette parution.
 
Vous trouverez ci-dessous le lien vers le projet et les modalités pour y participer
 
 

 

qui est Emmanuel Alexia ?

Emmanuel Alexia est un des grands céramistes français créateurs d'objets céramiques, et en particulier de bols exceptionnels, destinés dans la tradition japonaise. Le Japon, en effet, confère à la consommation du thé, lors de cérémonies au rite formalisé, une dimension sociale d’échange et de partage et une portée philosophique d’hommage à la simplicité. Emmanuel Alexia vit en pleine nature, où il récolte et prépare ses argiles et ses couvertes. Bien que droitier, Emmanuel Alexia a fait le choix de façonner ses bols de la main gauche, par pressions successives des doigts, à partir d'une sphère d'argile, sans rien ajouter et sans rien retirer, comme il l’enseigne depuis plus de 20 ans, car "dans tout l'univers, ni trop ni pas assez!". Depuis toujours, il cuit sans pyromètre ni montre fusible, et s'appuie sur l'observation directe des métamorphoses des argiles et des couvertes dans le feu. Après avoir construit ses premiers fours en briques, depuis quinze ans, il crée ses fours tout en argile. (Bernard Bachelier)

"C’est dans le sud-ouest de la France, en Dordogne, au cœur d’une forêt, et aujourd'hui dans le Lot, aux "Herbes sauvages" qu’Emmanuel Alexia établit son atelier et construit ses fours d’argile.

Au gré de promenades sur les rives des étangs, au bord des talus, près des sources, dans les mines et les carrières, il récolte argiles et minéraux. Les terres, patiemment choisies, sont filtrées et préparées par ses soins. Par simples et successives pressions des doigts, il façonne ensuite ses bols à partir d’une seule boule d’argile, sans rien ajouter, sans rien retirer. Les pierres et les roches sont broyées à la main, sur des meules en granit provenant du torrent de l’Ourse dans les Pyrénées. Les poudres obtenues sont ensuite mélangées suivant des formules qu’il prend soin d’oublier pour constituer les couvertes qui seront métamorphosées par le feu.

Par simples et successives pressions des doigts, Emmanuel Alexia façonne ses bols à partir d’une seule boule d’argile, sans rien ajouter, sans rien retirer.

Les cuissons au bois ou au charbon de bois qu’il réalise sans aucun outil de mesure sont guidées par la connaissance acquise durant toutes ces années passées à observer les transformations des matières minérales par le feu, la fusion des terres et des couvertes. Accélérateur d’érosion et d’abrasion, « triturateur » de matières, condensateur d’énergies, Emmanuel Alexia, vit la création d’un bol comme une nouvelle expérience sans essai préalable.

À l’échelle de ses deux mains réunies, ce réceptacle devient, dans d’autres mains, le lieu du recueillement et du partage. Dans l’Art céramique, le « chawan » incarne idéalement cette triade contemplation-action-méditation dans laquelle les cinq sens et l’esprit sont conviés pour créer et apprécier l’œuvre…

Quand on découvre pour la première fois l’œuvre d’Emmanuel Alexia, une question vient à l’esprit : pour quelle raison, dans un pays où la tradition du « cha no yu » reste très peu répandue, un homme qui a grandi loin de la culture japonaise, décide un jour de consacrer sa vie à la réalisation de céramiques pour la cérémonie du thé. Sans doute, plus d’une décennie à travailler avec des maîtres-verriers pour la réalisation de vitraux dans les églises romanes et les cathédrales gothiques aura éveillé une passion pour les arts du feu, la magie de la transformation des matières et le lien intime que peut entretenir une activité manuelle avec un héritage spirituel.

Dans l’Art céramique, le « chawan » incarne idéalement cette triade contemplation-action-méditation dans laquelle les cinq sens et l’esprit sont conviés pour créer et apprécier l’œuvre…

Les cuissons au bois ou au charbon de bois qu’il réalise sans aucun outil de mesure sont guidées par la connaissance acquise durant toutes ces années passées à observer les transformations des matières minérales par le feu, la fusion des terres et des couvertes.

Ses rencontres en Europe et au Japon avec des femmes et des hommes pratiquant la Voie du Thé ont nourri le choix de son chemin de création. Si ce parcours d’artiste peut surprendre, l’exigence avec lequel il est mené ne fait qu’en renforcer l’originalité.

Les affinités d’Emmanuel Alexia et son goût pour certains aspects de la culture japonaise ne sauraient nous faire oublier que sa pratique quotidienne de la céramique est universelle, sensorielle, intuitive et raisonnée. Que le ciel qu’il contemple, l’argile qu’il récolte et qu’il façonne, le feu qu’il conduit et apprivoise, ne sont ni d’Orient ni d’Occident…

Emmanuel Alexia se sait et se vit comme un être de la Nature. Ses œuvres nous évoquent la pluie sur les pierres du chemin, la trame des feuilles mortes, les forêts dans le crépuscule, les paysages de neige, les ciels d’orages, l’épiderme des météorites, les myriades d’étoiles et les lointains galactiques…

Le feu, la terre, l’eau et l’air sont ses compagnons de route. Sa principale méditation, la création de bols…"

Texte né de dialogues entre Claire Landais et Emmanuel Alexia

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