Ursula Morley-Price

Le musée d’Art moderne de Troyes (Yonne) a consacré  une rétrospective du travail d’Ursula Morley-Price du 22 juin au 27 octobre 2013. Ursula Morley-Price est ainsi entrée dans la courte liste des céramistes contemporains bénéficiant d'une exposition retraçant l'ensemble de leur parcours, dans un musée public. 

 

Peintre et céramiste d’origine anglaise, Ursula Morley-Price vit et travaille en France depuis 1973. Diplômée de la Camberwell  School of Art et de la Slade School of Fine Art à Londres, elle poursuit une carrière internationale d’artiste céramiste depuis quarante ans. Ses grès d’une finesse exceptionnelle s’apparentent à l’art raffiné du pliage des papiers. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections privées et  dans de nombreux musées en Europe et aux Etats-Unis.

Depuis son ouverture en 1982, le musée d’Art moderne de Troyes n’a cessé d’enrichir les points de vue sur l’art moderne proposés par ses fondateurs, Pierre et Denise Lévy, en développant une programmation et une politique d’acquisition originales. Le renouveau des arts décoratifs du XXe et du XXIe siècle a été retenu comme l’un des axes privilégiés de cette politique culturelle. Ainsi, les arts du feu sont depuis quatre ans au cœur de l’actualité du musée.

En 2013, le musée d’Art moderne de Troyes s’associe avec la Galerie de l’Ancienne Poste de Toucy en Puisaye (Yonne) pour proposer une rétrospective du travail d’Ursula Morley-Price.

L’exposition réunit une sélection de quelque quatre-vingts pièces uniques réalisées par l’artiste entre 1968 et 2013. A la faveur de cette première rétrospective française, le musée d’Art moderne de Troyes fait l’acquisition de trois pièces récentes de l’artiste. Deux d’entre elles (Large Twist Form et Large Mouth Form) sont acquises par la ville de Troyes en association avec les Amis du musée, la troisième (Plume de Fontaine) est offerte au musée par la Galerie de l’Ancienne Poste.

 

Environ quatre vingt pièces, présentées dans deux salles, sont groupées, sur des socles carrés, par ensembles chronologiques. Ce parti pris facilite la lecture de l’évolution de l’artiste. S’il est touchant de découvrir les débuts, la maitrise technique et la maturité sculpturale, sautent aux yeux à partir de la fin des années 80. Le  vocabulaire plastique est en place. Il livre ce mélange de mouvement et de solidité. Il prouve son pouvoir de renouvellement, puisqu’il peut aussi bien incarner des formes fastigiées que des plissements largement ouverts.  Ursula Morley-Price revendique l’image des « fraises » des costumes de la renaissance et les papiers froissés japonais. Dans ce palais, à l’ombre de la magnifique cathédrale, il est permis de penser à la  sculpture gothique et à sa façon de s élancer dans l’espace et la lumière. C’est que l’œuvre d’Ursula Morley-Price dépasse les références qui l’ont inspirée. BB

Le catalogue de l’exposition en vente au musée et à la Galerie de l’Ancienne Poste.

texte paru dans le numéro 193 de la Revue de la Céramique et du Verre, novembre-décembre 2013, pages 66 et 67.