Période Jōmon : l’origine des céramiques japonaises
Notre ami Kevin Noël nous transmait l’extrait d’un texte qui sera publié ultérieurement. Il concerne la périodeJōmon, c’est-à-dire l'origine de la céramique japonaise et une des premières périodes de l’art de la terre de l’humanité, peut-être le premier. Philippe Godderidge s’en est inspiré pour ses “improbables jomonades”: “la conscience de l’histoire est fondamentale pour affirmer la céramique en tant que pratique et la célébrer dans sa magnificence” ( voir 8 artistes et la terre editions ARgile 2009).
Période Jōmon : l’origine des céramiques japonaises
La première apparition des céramique au Japon date d’il y a environ 13 000 ans. La poterie de style Toryumon (avec haricots en appliqué) qui a été mise à jour dans la grotte de Senpukuji (ville de Sasebo, préfecture de Nagasaki), est l’une des plus anciennes poteries existante et est considérée comme étant le point de départ de la culture japonaise des céramiques, culture qui s’est perpétuée de manière continue jusqu’à nos jours.
La période Jōmon (145ième siècle – 10ième siècle av. J‐C)
La période Jōmon commence il y a environ 16 500 ans, s’étend sur 10 000 ans, et se divise en six ères : le Jōmon naissant, le Jōmon primitif, le Jōmon ancien, le Jōmon moyen, le Jōmon tardif, le Jōmon final. A cette époque, des
poteries de toutes formes et motifs voient le jour sur presque tout le territoire du Japon, et la céramique se développe de manière continue. Cette période d’une longueur incroyable constitue la moitié de l’histoire de la céramique japonais. Cependant laquelle cet art a mûri par lui‐même sans aucune influence extérieure. Pendant le Jōmon moyen, des créations aux formes uniques et aux agrémentations riches et variées voient le jour les unes après les autres, et seront reconnues par la suite comme étant des œuvres d’une valeur inestimable, non seulement historiquement, mais également d’un point de vue esthétique.
Ornementations et techniques
« Jōmon » : cette appellation tire son origine des ornementations. En effet, des anneaux d’argile étaient empilés les uns sur les autres, et joints entre eux à l’aide de cordons appliquées sur la surface. Après les avoir fait suffisamment
sécher, les poteries étaient cuites à une température d’environ 600 degrés. Ces motifs se révélèrent être d’excellentes décorations et se développèrent sur un large éventail de variations: des ornementations faites à l’aide de reliefs d’argile appliqués sur la surface, des motifs élaborés à l’aide d’empreintes en forme d’ongles humains, des outils tels que les coquillages ou le bambou sont également utilisés pour donner des compositions au tracé complexe. L’introduction de la vannerie et des motifs concrets tels que des êtres humains, des serpents ou des grenouilles sont caractéristiques de l’époque. Durant le Jōmon final, des décorations vermillon ou des colorations rouille (dues à l’importante teneur en fer des colorants) ont aussi pu être observées. Afin de réduire les fissures occasionnées lors du rétrécissement ou du processus de séchage, des poteries dans lesquels on mélange des fibres végétales font leur apparition, témoignant de l’ingéniosité des peuples de la période Jōmon
Céramiques ornées de flammes
Pendant le Jōmon moyen (environ 5 500‐4 500 ans avant nos jours), des objets cultuels dont les « dogū » (statuettes en terre cuite) furent créés en quantité importante, et ce fut
aussi l’apparition des céramiques aux motifs de flammes représentatives de la période Jōmon . Elles prennent la forme de jarres creuses mais les décorations dynamiques qui rappellent l’ardeur du feu qui brûle font supposer qu’elles étaient utilisées lors de rites religieux. La transition du mode de vie nomade à un mode de vie sédentaire ainsi que l’augmentation de la grandeur des peuplements, permettent l’enrichissement de la vie culturelle et l’apparition d’un art de la céramique riche et unique qui ne se contente pas de remplir des fonctions pratiques. Les céramiques qui ont été mises à jour dans la préfecture de Niigata obtinrent le statut de trésor national en 1999, et leur haute qualité esthétique influence encore de nombreux artistes japonais.
Par Kevin Noel, N. Tsukamoto (pour Yakimono)