A propos de la conférence de Bernard Bachelier
Tribune de Arnauld de L'Epine | 00.00.0000
En premier lieu toute mon admiration pour le travail effectué en vue d'une présentation très claire avec des schémas et photos appuyant tes propos.
Je te rejoints sur un certain nombre de points :
- la rupture que fut le travail de Voulkos sur la matière et l'ambition sculpturale.
- l'apport de l'exposition Ceramix en tant qu'histoire de l'évolution de la céramique et ses pratiques par les artistes expérimentant le matériau terre
- l'importance de voir un Musée généraliste vouloir développer un axe "céramique"
- "il faudrait des "céramistes phares" susceptibles d'être pleinement reconnus au sein de l'art contemporain"
- " il y aura toujours une césure entre le monde de la céramique et l'art contemporain"
Sur ces deux derniers points, je te donne mon point de vue :
1° au sein du monde céramique, trop peu de praticiens ont la volonté ou la capacité de dépasser le stade d'un perfectionnement technique et de l'art décoratif ; or pour prétendre intégrer l'art au-delà de l'académisme ou du kitsch , il s'agit de s'inscrire dans notre époque de transgressions et de positionnement de réalisations nous bousculant par rapport à nos habitus et par rapport à ce qui a été fait précédemment, et plus encore, en prenant ses distances par rapport à l'objet.
2° au sein de l'art contemporain, il existe aussi beaucoup d'"artisans", se contentant de faire du mimétisme d'une époque révolue ou de s'adosser aux courants d'une époque tout en réussissant à se faire connaître dans la mesure où ils reflètent le goût ou la mode d'une époque . Or, à chaque génération, il existe peu d'artistes au sens plein du terme capables de telles singularités et de se dégager des modes et de répétitions assurant leur succès commercial.
3° Aussi, seules celles que tu appelles des "figures majeures" évoluant vers des formes sculpturales et architectoniques par rapport à l'espace peuvent prétendre intégrer l'art contemporain . Tu as cité Champy et Virot, j'ajouterai Dejonghe et Setsuko Nagasawa pour cette génération, et plus jeunes , Claudi Casanovas et ensuite Elsa Sahal. Anne Verdier.
4° Tu prends en considération des artistes expérimentant le matériau terre et qui ne se contentent pas de faire de la céramique de peintre ; or, ce matériau est un révélateur de tempérament et seuls les artistes singuliers de chaque époque arrivent à faire oeuvre , avec ou sans l'apport d'un praticien de la terre et en général cela a un impact sur leurs pratiques avec d'autres médiums : je cite par exemple Miro, Fontana, Jorn, Rebeyrolle, Barcelo , Pontoreau.
5° les jeunes artistes expérimentent les divers médiums et ils sont de plus en plus nombreux à découvrir et vouloir approfondir leur confrontation avec le médium terre ; il me semble que cela est de ce côté là que nous verrons émerger de nouvelles évolutions significatives de la céramique , avec des possibilités d'intégration dans le monde de l'art contemporain ; ils sont conscients de la nécessité d'un apprentissage propre au dit médium et au passage par le feu , mais ils ne restent pas prisonniers du "faire" seulement technique et du "bel objet".
6° Certains moins jeunes tel Crulis font oeuvre à considérer en s'étant orientés plus tardivement vers ce medium , après avoir longtemps pratiqué la peinture .
Ainsi, nous recherchons plus les "phares" susceptibles de marquer notre époque et à même de ne pas être oubliés par les générations à venir . Cela n'est pas évident et dans tous les domaines nous passerons à côté ou découvrirons avec retard ces "singuliers" ; aussi nous croyons au jugement par les pairs , et cela est aussi pourquoi nous attachons de l'importance à la relation que nous pouvons avoir avec un artiste "reconnu" comme un "phare" dans son milieu aussi bien qu'avec un musicien ou un écrivain. Des discussions avec eux sur leur propre travail et sur les artistes qu'ils ont remarqué nous aident à développer une "acuité visuelle" dégagée autant que faire se peut des modes et du marché.
L'important pour ces artistes céramistes "singuliers" est de pouvoir trouver des galeries non dédiées seulement à la céramique et qu'ils puissent être exposés dans les Musées, Centres d'art et foires d'art contemporain. Certains y arrivent mais encore faudrait-il qu'il s'agisse d'artistes ambitieux ne se contentant pas de faire du kitsch ou du mimétisme. Ces dernières tendances ne contribuent pas à faire prendre au sérieux le potentiel de ce médium - cf. les commentaires des critiques dans le n° spécial d'Artpress et à la suite de l'exposition Ceramix.
Les commentaires
Commentaire de Arnauld de L'Epine | 2021-03-06 17:43
Ton retour suscite effectivement un approfondissement de nos échanges de vue.
Je vais tenter d'expliciter notre intérêt pour certains céramistes en considérant que ceux-ci font et feront partie de l'art contemporain susceptibles de rester dans l'histoire, même si aujourd'hui nous ne les voyons pas intégrés dans les galeries et Musées d'art contemporain .
1° les artistes contemporains sont de plus en plus nombreux à expérimenter les matières - plutôt que la matière - , étant entendu qu'ils s'intéressent à un ensemble de médiums , allant des potentialités de la terre à la vidéo . Dès lors, les céramistes ne me semblent plus pouvoir être seulement définis par rapport à leur intérêt par rapport à la matière. Ainsi Tapiès, Barcelo , Twombly , Rebeyrolle ont ce rapport très intense avec la matière tant sur le plan pictural que pour la sculpture . Ce qui me semble différentier les céramistes que je qualifierai de traditionnels , c'est leur rapport à l'objet et à leur focalisation sur l'importance du vide , Jacqueline Lerat rappelait souvent ce point pour caractériser le travail céramiste par rapport au sculpteur.
2° Cependant des céramistes tels que Champy, Dejonghe, Virot, Casanovas puis Verdier ont su s'éloigner de ces critères en élaborant des formes et des matières très personnelles les éloignant de l'objet ; chacun a une culture et un regard approfondi vis à vis de l'histoire et de l'évolution de l'art contemporain , ainsi que pour certains leurs implications dans des recherches scientifiques et technologiques , et une curiosité intellectuelle sur des ouvertures et des expériences de vie dans des domaines spécifiques, ainsi par exemple :
- Champy : Tapiès, Soulages, gestuelle s'imprimant sur le matériau
- Dejonghe : art conceptuel et art paléolithique , expéditions dans les déserts , travail avec des astrophysiciens , processus de cuisson ayant recours aux technologies pour le verre
- Virot : Le Corbusier, Twombly pour ses structures "maisons" , ses recherches et publications
- Casanovas : Giacometti et évolution constante des formes et des mélanges de matières sur la base de processus de cuisson que permettent les avancées de la technologie, la force de ses écrits
- Verdier : ses activités de recherche en biologie cellulaire et moléculaire, en parallèle à ses "empreintes" sur la base de matériaux divers et à sa curiosité intellectuelle - cf. Tim Ingold - ; sa capacité à expliciter son travail
3° Tout travail artistique capable d'évolution et de dépassement d'un savoir-faire nécessite effectivement comme tu les dis une certaine force et curiosité intellectuelle ; toutefois je ne vois pas de différence fondamentale entre les deux milieux ; dans ces deux milieux nous retrouvons souvent une certaine paresse ou un manque de moyens ne permettent pas à beaucoup d'aller au-delà de ce qu'ils ont appris et dans un certain nombre de cas de ce qui fait leur succès.
4° l'intellectualisme ne suffit pas pour faire oeuvre ; il y a de plus en plus de jeunes cultivés et en particulier se disant philosophes qui veulent mener en parallèle un cheminement artistique ; leurs propos peuvent être intéressants , mais le plus souvent leur travail n'est guère convaincant.
5° Je ne pense pas que les artistes céramistes ou plasticiens qui veulent faire oeuvre n'aient pas d'intention ou de projet ; ce qui différencie un "artisan" d'un véritable artiste est la recherche et la volonté d'une réalisation qui le dépasse c'est à dire une volonté de transgression et de prise de risques lui permettant d'aller au-delà de l'intention.
6° Tout artiste a comme tu le dis des maîtres que j'appellerai plutôt des références ; leur travail peut être anachronique au sens donné par Didi-Huberman c'est à dire en partie nourri par des artistes du passé , mais pour arriver à être singulier il lui faut faire oeuvre en adéquation avec son temps tout en ne s'impliquant pas dans une tendance mimétique de l'époque ; Tous les grands artistes de chaque époque ont su imposer leur singularité et une modernité qui nous impressionne encore aujourd'hui.
7° ce que tu dis du milieu céramiste de nos jours se réfugiant dans l'anecdote et le kitsch et j'ajouterai dans le "bien-fait", je le vois aussi chez les artistes plasticiens sculpteurs ou autres ; cependant à toutes les époques nous avons eu ce type de phénomènes et leur bonne réception par le marché ; mais de tous temps , il y a eu des artistes luttant et capables de lutter pour affirmer la force de leur art "quoi qu'il en coûte" ; ils sont peu nombreux et grâce à des amateurs s'intéressant à leur travail, ils auront pu être encouragés à continuer à nous déranger dans nos habitus et à affiner notre "acuité visuelle".
8° Je ne suis pas convaincu que l'on puisse théoriser et contribuer à une catégorisation susceptible de former le "jugement de goût" de l'amateur. Chacun féconde son mode d'individuation à partir de son expérience de vécu et de ses intérêts intellectuels ; cela permet une diversité de jugement et de réflexions, face à des systèmes qui cherchent à nous uniformiser et à nous influencer dans nos comportements . L'humanité a besoin de cette diversité afin d'éviter une uniformisation généralisée et cela est en grande partie pourquoi nous nous intéressons à l'art et aux artistes .
9° Les milieux institutionnels et beaucoup d'historiens d'art cherchent le plus souvent à définir et caractériser les époques au travers de mouvements et de catégories ; il est dommage qu'ils se réfugient souvent dans ces facilités d'analyse , au lieu d'expliciter en quoi tel ou tel artiste a été singulier à son époque et ce qu'il a apporté comme regard neuf propre à intéresser sa génération et celles à venir .
10° Quelle que soi le ou les médiums utilisés , les seuls critères susceptibles de nous intéresser chez un artiste sont sa capacité à nous faire entrevoir que l'art est un processus d'expérimentation et de création singulière en vue de transmettre l'énergie de la vie et ce qui nous relie à la "chair du monde"; cela suppose pour l'artiste une mise en condition de l'esprit mais aussi du corps tout entier en vue de faire émerger des impressions de survivances de mémorisations singulières et significatives.
11° Nous pouvons observer une progression notable d'oeuvres à base du médium terre dans des expositions muséales ou de galeries ; cela démontre que nous ne sommes plus à l'époque des années 90 où Beaubourg refusait l'achat d'une oeuvre en terre de Tapiès . Il y a encore néanmoins du chemin à faire pour voir dans des ventes importantes d'art contemporain y figurer des oeuvres de céramistes reconnus , mais cela viendra au fur et à mesure de la prise de conscience de l'importance de l'oeuvre au-delà du médium utilisé.
Commentaire de Bernard Bachelier | 2021-03-06 17:37
Une des conclusions que je retire de mes écrits, de mes expos et des visites commentées, c'est qu'il n'y a pas de passerelles entre la céramique, celle que nous aimons et collectionnons, et ce qu'on appelle les Beaux-Arts à l'époque moderne et contemporaine. Il n'y a pas d'exemple de céramiste étant passé de son vivant dans le monde de l'art. Etant entendu que le monde de l'art est constitué des galeries d'art, des foires, des expositions et des départements de peinture et de sculpture des musées. C'est le résultat des classifications et des hiérarchies que nous connaissons bien, depuis la Renaissance, de l'invention de la personnalité de l'artiste dédié à l'art pour l'art. J'ai essayé de développer les arguments remettant en cause cette classification. C'était une des lignes de mes présentations. Mais ça ne marche pas. Ce n'est pas parce que Elsa Sahal cuit son Pied chez Champy qu'elle est une céramiste. Elle est une sculptrice qui appartient au monde de l'art contemporain.Ce n'est pas parce que Dewar & Gicquel tournent, modèlent et cuisent eux-mêmes qu'ils sont céramistes. Ils sont sculpteurs et plasticiens. Ceux de nos céramistes-céramistes les plus reconnus et cultivés, disons Kristin Mc Kirdy ou Emmanuel Boos, sont exposés par des galeries d'art décoratif, pas par des galeries d'art contemporain. Y a-t-il un céramiste ayant commencé sa carrière dans les circuits céramiques et ayant ensuite été accueilli et reconnu par le monde de l'art ? En France personne. Dans le monde anglosaxon, Grayson Perry ? Il se revendique artisan. Mais que recherche-t-on chez lui ? La personne excentrique de Grayson Perry ou ses vases ? Peut-être est-ce différent en Californie..
Cette étanchéité a beaucoup de raisons. La théorie que je mentionnais est fondée sur sept siècles, depuis Giotto et Boccace, de recherche, d'ouvrages, d'arguments, de débats et de grandes signatures. Je ne vois pas en face d'outillage théorique capable de l'ébranler sérieusement. (chacun d'entre nous fait ce qu'il peut mais que pouvons nous ?....) En outre, en France plus encore qu'ailleurs, pour des raisons historiques spécifiques, sans douté liées à notre dialectique cartésienne, la céramique reste souvent perçue comme de la poterie ou de la vaisselle. A cela s'ajoute, l'antiintellectualisme de la plupart de nos céramistes. Vous avez peut-être des contre exemples. Je serais intéressé. En ce qui me concerne, la seule avec laquelle je pouvais partager ces approches était Martine Damas. Ce n'est pas pour rien qu'elle a recherché son inspiration dans les théories de la peinture. Alain Vernis qui est très cultivé, aussi à sa manière. Mais d’une certaine façon, il est hors système. Pontoreau ? Aucun n'a la légitimité théorique et académique suffisante.
Mais il me semble que ce ne sont pas les seules raisons qui fondent la distinction entre la céramique et l'art contemporain. Il me semble que cela tient à des démarches intrinsèquement différentes, c'est ontologique. C'est consubstantiel à chacun des domaines. Les deux mondes ont leur spécificité. Ils relèvent de deux ordres et appelle des types de jugement spécifiques?. Les céramistes sont des artistes de la matière. L'idée sort du travail de la matière. Ils pensent et maîtrisent l'organisation des éléments constitutifs de l’œuvre. Beaucoup n'ont pas le projet de dépasser le perfectionnement technique. Il en est qui laissent faire. Hélas le feu n'est pas un artiste. Alors que les artistes contemporains incarnent une intention, une vision du monde, une vision de l'homme, un concept, une pensée conceptuelle et une pensée symbolique. La main n'est pas seule avec la matière. Il y a un troisième partenaire, l'idée, l'intention.
A qui chaque groupe soumet-il son projet ? A qui pense-t-il en élaborant son idée ? Les céramistes pensent à l'histoire de la céramique, aux potiers Jomon, aux potiers Song, aux potiers gallo-romains, à Bernard Leach, aux potières africaines. Pas à Tapiès ou Fontana. Les sculpteurs s'inscrivent dans l'histoire de la sculpture, pensent à Rodin et à Fontana. Et s'ils pensent à Picasso, c'est au sculpteur, pas au familier de l’atelier de Suzanne Ramié. Barcelo a deux "parrains" Picasso et Fontana. Creten revendique ce qu'il doit à Fontana mais aussi aux bronzes de la Renaissance. Les céramiques de Miro sortent du même imaginaire surréaliste que ses peintures. Il est très révélateur que la production personnelle d'Artigas s'inscrit dans la filiation des Songs, qui étaient sa toute puissante référence, et un peu de Chaplet et de Decoeur. Ce qu'il fait avec Miro sont des sculptures de Miro, même s'il intervient dans la réalisation au nom de la connaissance technique. Les artistes travaillent toujours par rapport à ceux qui les ont précédés. André Malraux insistait beaucoup sur ce point. Il n'est pas le seul mais il a tellement répété qu'on ne peut l' oublier. En choisissant leurs maîtres, ils choisissent leur camp. Et ça c'est eux qui le décident, pas nous. Ce n'est pas le marché qui le leur attribue comme beaucoup le croient. C'est eux qui décident de leur place dans l'histoire de l'art. Le voudrions nous, nous ne pouvons les changer de camp.
Je n'oublie pas la puissance créatrice. Je crois au tempérament d'artiste, à l'intelligence de l'artiste, à un mélange de sensibilité, de capacité à saisir le réel, à voir l'essence des choses, mais aussi à choisir l'essentiel, puis à la capacité à maîtriser une technique de production pour traduire tout ce capital mental dans un objet matériel. Des céramistes ont un tempérament d'artistes. Alain Vernis en fait partie et il est capable de conduire son processus de création pour donner corps à ce qu'il veut dire. Il obtient un concentré maximum d'intériorité. Un peu comme le peintre de portraits de la Renaissance, Jean Fouquet. En fait, la génération que j' appelle celle de la céramique expressionnisme abstraite, qui est un age d'or de la céramique française, comprend des personnalités, Champy, Virot, Dejonghe, Fouilhoux,Casanovas, quelques autres, qui possèdent la puissance créatrice et la maîtrise technique. C'est pour cela que quelques unes de leurs œuvres majeures peuvent être mises en rapport avec celles de grands peintres. Avec leurs propres critères d'évaluation (la terre, le geste, la capacité à enregistrer temps, la relation dans l'espace, le dehors et le dedans...) Si on pouvait mesurer l'intensité expressive sur une balance, on pourrait soupeser un grand Champy à coté d'un Soulages ou d'un Dubuffet. Ce que vous faites, Françoise et Arnaud avec succès d'ailleurs.
En revanche, je ne suis pas convaincu qu'ils aient des successeurs. Comme le théâtre classique, la peinture impressionniste ou le cubiste, il y a les inventeurs, les phares, puis les suiveurs. Les Biennales de Vallauris et de Chateauroux ont basculé en 2005-2006. Elles ont voulu montrer la céramique et l'art contemporain et elles ont écarté tout ce qui relevait de l'ancien monde. Ca fait 15 ans. Il n'en est pas sorti d'artistes importants. Pas plus que de Céramique 14! C'est gênant. Les céramistes veulent être sculpteurs mais alors il faut qu'ils se positionnent par rapport à la sculpture pas à l'anecdote, au kitsch ou aux bibelots. Ils ont perdu leurs racines céramiques et ils n'ont pas la puissance créatrice. On espérait le Jean-Michel Basquiat de la céramique. Il n'est pas venu. C'est pourquoi, je pense que le renouvellement viendra de ceux qui ont choisi de se coltiner à l'histoire de la sculpture. Nous sommes à l'aube d'un grand renouveau. Nous ne savons vraiment d'où il va venir. Mais je suis convaincu que l’on aura des surprises.
Est-ce qu'il y a deux hiérarchies ? Oui. Est ce qu'elles peuvent apporter à l'amateur des satisfactions équivalentes ? Oui et c'est pour cela entre autres que je continue à collectionner les bols, surtout s'ils sont sincères. Et aussi parce que mon anthologie n'est jamais complète. Est ce que ces deux hiérarchies sont équivalentes du point de vue de l'histoire de l'art ? Je crains que non. Et que Dante, Vinci, Diderot, Hegel et les autres ont encore raison. Mais ça ne m'empêche pas de continuer à soutenir les céramistes. Je reste convaincu que ce que nous avons à faire, c'est construire les critères d'évaluation et de jugement spécifiques à cet art qui conféreront aux céramistes la reconnaissance qu'ils méritent.