Exposition Daniel Pontoreau au Domaine de Kerguéhennec

Tribune de arnauld.delepine@sfr.fr | 14.04.2019

Le fait de pouvoir voir en ce moment des expositions respectives de deux artistes contemporains faisant date dans l’évolution du faire sculptural nous aide à analyser ce en quoi la conception de l’espace et du temps et le rapport aux matériaux a pu évoluer d’une génération à l’autre.

L’exposition d’Antony Caro dans le nouvel espace de la galerie Templon nous montre une série des œuvres faites en grande partie de compositions de plaques métalliques alliées pour certaines avec du bois et conçues sur une base sérielle. Ces œuvres s’imposent toujours comme une forme de représentation abstraite basée sur essentiellement des matériaux industriels exprimant des forces de tension au sein de l’espace environnant, mais tout en restant des sculptures-objet.

L’exposition de Daniel Pontoreau au Domaine de Kerguéhennec en Bretagne nous montre une évolution de la sculpture abstraite vers une concrétion et une syntaxe de matériaux dont chaque œuvre a une présence due à un processus singulier d’agencements de matières et de formes « informelles » ouvrant notre imaginaire par rapport à l’espace et au temps.

Mais plus encore, Daniel Pontoreau s’approprie le lieu d’exposition en y créant par la disposition de ses œuvres des espaces de circulation de l’énergie et de mémoires ; ces rhizomes nous mettent en rapport avec ce que nous pourrions appeler la nervure, les énergies fondamentales de l’espace environnant.

 

En cela , Daniel Pontoreau inspire particulièrement la nouvelle génération d’artistes contemporains s’intéressant au microcosme comme au macrocosme et aux écho-systèmes.

 

Cette exposition est visible jusqu’au 2 Juin prochain ; un catalogue a été réalisé donnant aussi une vue d’ensemble du travail de l’artiste avec un texte remarquable de Luc Lang.  

 

Pour information, vous pourrez aussi retrouver des œuvres de cet artiste au Japon à la galerie Soutousya à Kyoto avec trois expositions successives s’étageant d’avril à décembre prochain. De plus une exposition se tiendra en 2020 au Musée Keramis, La Louvière (Belgique).

 

Si vous   vous rendez au Domaine de Kerguéhennec, allez visiter le Cairn de Gravinis sur une ile du golfe du Morbihan pour voir un couloir de gravures sur pierre réalisées il y a 4.500 ans ; celles-ci ont une force que l’on ne retrouve pas chez l’artiste LeGroumellec, lequel prétend  s’en inspirer ; il expose en ce moment à la galerie Karsten Greve.

 

Arnauld de L’Epine

Ce 13 avril 2019

 

N.B. A signaler la réédition du livre « 8 artistes & la terre » par ARgile éditions, avec les seuls textes et une la reproduction d’une œuvre récente, dont l’édition de 2009 à 2.000 exemplaires est épuisée

 

Les commentaires

Commentaire de Michel Meynet | 2019-04-14 15:09

Alors, la nouvelle configuration du site, de notre site, est ce que les vocations vont fleurir? C’est le printemps, c’est le moment, tous à Mont Saint Vincent...et cet automne il y aura du nouveau au musée des beaux-arts à Lyon, ça mûrit !!! On vous en dira plus le moment venu. A bientôt.

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