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2024-11-18 10:09:00

Partagé(e) par : b.bachelier@wanadoo.fr

Guiseppe Penone à l'exposition Arte Povera à la Bourse de Commerce

L'Arte Povera partage de nombreuses approches communes avec la céramique. Les artistes de l'Arte Povera sont sortis des approches conventionnelles de la peinture et de la sculpture. Ils ont utilisé toutes sortes de matériaux. Ils s'inspirent beaucoup de l'environnement et des objets d'usage. Pourtant, Ils ont peu pratiqué la céramique. Sans doute préféraient-ils les éléments bruts ou industriels. A l'exposition Arte Povera actuellement présentée à la Bourse de Commerce, je n'ai vu qu'une oeuvre en céramique.

Cet exemplaire de la série des Soffi (Souffles)  de Guiseppe Penone daté de 1978. Il appartient à François Pinault. Mais Pinault l'a, surement, acquis comme une oeuvre d'art contemporain d'un artiste majeur et non comme une céramique. Pour autant, elle possède des traits de la céramique. Elle a été fabriquée à partir d'une empreinte, en l'occurence l'empreinte du corps de Penone, sur laquelle il place des feuilles qu'il déplace avec son souffle.  Elle raconte donc son processus de fabrication. Elle "révèle le sens du toucher, du contact entre l'humain et le végétal".

2024-02-06 15:42:00

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Johan Creten entre au musée d'Art Moderne de Paris

Johan Creten entre au musée d’Art Moderne de Paris. Trois œuvres ont été récemment acquises grâce à l’aide des Amis du musée. Il s’agit du Sanglier Sale (photo ) de la Mouche Morte et du Castor Toxique. Ces trois œuvres de grand format appartiennent à l’ensemble Bestarium présenté au musée de la Piscine, à Roubaix, en 2022. Les Céramophiles se souviennent de cette visite mémorable et de la disponibilité de Johan pour nous présenter ce projet. Bestarium est une réalisation majeure dans le parcours de Creten qui y a consacré trois ans, de 2019 à 2021, durant le Covid, Il travaillait dans l’atelier de Jacques van Gaalen, Rob Daenen et Theo van der Meer à La Haye. En raison des confinements et des déconfiments, le projet a mobilisé de nombreux échanges, l’envoi de maquettes et de dessins, des discussions par messagerie pour que les sculptures de grès blanc se "montent" à distance, peu à peu. Les terres gardées humides sous des draps mouillés attendaient la venue de l’artiste, pour qu’il puisse, lors de séjours à La Haye, les modeler, les évider avant qu’elles n’affrontent l’alchimie de la transformation du four. Bestarium prouve, une nouvelle fois, la capacité de l’artiste, à créer un univers inédit. La matière est présente par la rugosité des couvertes, la pesanteur des formes,la richesse des émaux, Les volumes sur dimensionnés affirment, par leur capacité à conquérir l’espace, leur puissance sculpturale. Ces êtres imaginaires sont les témoins d’un désastre. Le Sanglier peine à s’extraire de la fange, le Castor esr empoisonné. La Mouche n’a pas survécu. Ces constructions représentent des animaux couchés à l’inverse de la sculpture classique qui met en scène, à la verticale, des personnages illustres historiques, mythiques ou bibliques. Bestarium est un monde en décomposition sauvé par la beauté de l’émail.

L’éntrée de ces œuvres au musée d’Arr Moderne de Paris est une étape importante. Elle accorde à l’artiste une reconnaissance décisive et méritée. Elle place la sculpture céramique comme un art à part entière. Johan Creten a joué un rôle de pionnier. Il a pris des risques en s’engageant dans cette voie peu considérée lorsqu’il l’a choisie. Il a beaucoup milité pour faire reconnaître le travail de l’argile. Mais il ne s’est pas limité au traitement de la matière, il a incarné une vision de monde, humaine et politique. Il a placé la sculpture céramique dans l’histoire de la sculpture, des Etrusques à Rodin et Fontana. Grâce à cette action, il a réuni des alliés dans les institutions, chez les marchands et les collectionneurs. Le résultat est là. Il profite à la céramique dans son ensemble. C’est, en effet, la sculpture qui donne à la céramique, l’accès à l’art.

Johan Creten, Le Sanglier Sale (2019-2022) Grès blanc chamotté. Œuvre sculptée dans la masse, évidée puis réassemblée sur un plateau construit en plaques de grès.

2024-01-31 15:04:00

Partagé(e) par : b.bachelier@wanadoo.fr

Ceramic Brussels, une réussite mais des questions pour les collectionneurs

  Ceramic Brussels, première foire consacrée à la céramique. 60 exposants. Des artistes connus et beaucoup de découvertes. Quelques classiques mais surtout des sculptures apprtenant à des univers baroques, punk, pop et très colorés. C’est une réussite pour l’organisation, la scénographie, l’ambiance, l’adhésion des galeries, la présence des artistes. Cela pose néanmoins pour les collectionneurs historiques de la céramique, des questions relatives aux prix. Les artistes ont besoin des galeries, les galerie accomplissent un travail qui doit trouver sa récompense. Mais, nouveaux circuits, nouveaux publics ? Le débat est ouvert…

Anne-Marie Laureys, une artiste belge née en 1962, était exposée par la galerie galerie Tatjana Pieters de Gand. L’artiste fabrique des pots dont certains, assez classiques, figuraient parmi les œuvres qu’il était facile de s’approprier. Elle déforme aussi des pots enregistrant l’effet des rafales et des cyclones . Et puis il y avait cette chaussure, aux dimensions disproportionnées, 62 x 82 x 28 cm, Walking on Art, Beyond the Frame, Opus #1, 2024.  C'est un exemple d’humour et de transgression des nouvelles explorations de la céramique. Ce récipient a commencé comme un pot fait référence aussi bien au corps qu ‘à la nature «  à la végétation, corail, nuages et topographie ; un pot nébuleux et aéré réinvente la surface, la forme et le sens »